28 juillet 2007

Lubumbashi : William Swing (et l'abbé Malu-Malu) Docteur "Honoris Causa" de l'UNILU !...

Source : MONUC
Date de survenance : 28 juillet 2007
Date de première publication sur Internet : 30 juillet 2007

Texte intégral :
William Swing a reçu le Doctorat "Honoris Causa" à l'Université de Lubumbashi.

W. Swing a été honoré avec le Doctorat «Honoris Causa» à l’Université de Lubumbashi, ce samedi 28 juillet 2007.
Cette distinction est une reconnaissance à son engagement pour la paix en RDC, à la tête de la MONUC.
L’abbé Apollinaire Malu Malu, président de la Commission Electorale Indépendante a aussi été honoré avec la même distinction.


Ici, le texte intégral de son discours d’acceptation :
DECLARATION

"Quelle joie pour moi d’être parmi vous aujourd’hui dans la belle ville de Lubumbashi !

Quelle honneur que d’être distingué par l’une des institutions d’enseignement supérieur et de recherche les plus prestigieuses de la RDC et de la sous région et qui a une riche histoire depuis sa fondation en 1956 sous le nom d’Université Officielle du Congo.

Il y a encore 5 ans, la République démocratique du Congo sombrait dans ce que certains appelaient “La Première Guerre Mondiale de l’Afrique”.

6 armées étrangères et d’innombrables groupes armés congolais ravageaient le pays, laissant derrière eux presque 4.000.000 de morts, plus de 3.000.000 de déplacées internes et 800.000 réfugiées congolais dans tous les 9 pays voisins.

Les services de l’Etat s’étaient pratiquement effondrés et le Congo, l’un des pays potentiellement les plus riches d’Afrique, était devenu l’un des pays les plus pauvres au monde.

Aujourd’hui, cependant, la RDC nous offre un visage tout à fait différent.
Pendant les 4 dernières années, la RDC a fait des avancées spectaculaires vers la paix, la démocratie et la stabilité.

En effet, peu d’observateurs croyaient qu’un pays à la taille d’un continent, avec une infrastructure fortement dégradée, une histoire de décennies de dictature et sans recensement démographique depuis 1984, serait jamais en mesure de se hisser devant le défi de mettre terme à une guerre et de tenir ses premières élections démocratiques depuis plus de 40 ans.

Mais le doute a cédé sa place en 2006 à l’espoir avec des scrutins électoraux qui se sont déroulés avec très peu d’incidents sécuritaires et qui ont été déclarée libres et transparents par toutes les missions d’observation électorales, notamment par celles venues de l’Europe, des Etats-Unis et de l’Afrique.

Le mérite pour le succès de ces élections revient avant tout au peuple Congolais, qui s’est conduit tout le long du processus électoral avec patience, courage et dignité.

Certains citoyens et citoyennes ont marché pendant des jours pour se rendre aux bureaux de vote.
Le désir de changement du peuple congolais, après des décennies de dictature, de corruption et d’interminables transitions politiques assorties de deux guerres, a été la principale force motrice du processus électoral.

Le mérite pour le succès revient également à la Commission Electorale Indépendante – la CEI - et particulièrement à son Président, l’Abbé Apollinaire Malumalu qui est avec nous dans la salle.

Partant de rien et opérant dans un environnement caractérisé par l’absence d’infrastructures, peu de moyens de communication et de transport, la CEI a réussi à enregistrer 25.000.000 d’électeurs, à organiser un référendum et 2 tours d’élections directes, à gérer 260.000 employées à travers le pays, souvent dans des conditions de sécurité précaires.

La CEI a livré et récupéré des bulletins de vote à et de 50.000 bureaux de vote à travers le territoire national, souvent avec des échéances très courtes et en se servant parfois de pirogues, de motos et de bicyclettes pour transporter ces bulletins.

La communauté internationale a également fait sa contribution.

Jamais dans son histoire la RDC n’a bénéficié d’autant de soutien de la communauté internationale.
La RDC est l'hôte de la plus grande opération de maintien de la paix des Nations Unies – la MONUC – qui a plus de 17.000 troupes sur le terrain (je profite, en passant, pour vous assurer que la MONUC ne coûte pas un seul franc à la RDC).

5 accords de paix, une quarantaine de résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies, l’implication de l’Union Africaine et de la Communauté de Développement Economique de l’Afrique Australe (SADC), $500 millions de financements pour le processus électoral, un fort soutien de la part de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international, sont autant d’exemples du soutien international dont la RDC bénéficie.

Toutes ces avancées pourraient être mises à risque, cependant, si la RDC et la communauté internationale devaient ne pas tirer les leçons de certaines de leurs erreurs du passée.

En effet, tandis que la communauté internationale possède un bilan relativement positif concernant les situations menant d’un conflit aux élections, elle a souvent négligé l’importance d’un soutien et d’un appui continu dans les périodes post-électorales.

Le retrait prématuré de l’assistance internationale après les élections en Haïti, Liberia et Timor Lest a conduit à la résurrection du conflit quelques années plus tard, demandant de nouvelles interventions internationale, cette fois plus complexes et plus coûteuses qu’auparavant.

En Sierra Leone, en Bosnie et dans d’autres exemples, cependant, - et nous espérons que ce sera également le cas de la RDC - la communauté internationale est restée engagée après les élections et aujourd'hui ces pays sont sur la voie d’une paix et d’une stabilité durables, et du développement économique.

De même, les avancées pourraient être mises à risque si la RDC n’apprenait pas des erreurs du passé.

Des institutions chaotiques et non-légitimes, une gestion économique calamiteuse, la corruption, la répression de l’opposition, des forces armées et de police indisciplinées et mal ou pas payées ont été autant de facteurs qui ont conduit à l’effondrement du Zaïre dans les années 1990.

Aujourd’hui, les élections démocratiques ont restaurée la légitimité des institutions et il existe des indications que l’opposition politique pourra jouer son rôle.

Mais le nouveau Gouvernement central et les Gouvernements provinciaux, comme celui du Katanga, devront relever le défi de développer l’économie du pays et s’assurer que les vastes richesses du Congo bénéficient à la population et renforcent la souveraineté nationale.
La réforme de l’armée, de la police et de la justice pour les rendre efficaces et responsables sera un facteur déterminant pour la paix et la stabilité du pays.

La RDC est le pôle de stabilité naturel, quoique encore en construction, de la région troublée de l’Afrique centrale.
Le redressement du Congo bénéficiera à l’Afrique plus que la résolution de n’importe quel autre conflit actuel sur le continent.
Et, si l’un des pires conflits de l’Afrique peut être dépassé, d’autres conflits le pourront, aussi.

La RDC possède un vaste potentiel économique.
Elle possède 10% de la capacité hydroélectrique mondiale et une bonne partie de la forêt équatoriale africaine.
Son sous-sol est extrêmement riche en minerais, y compris de l’or, du cuivre, du cobalt, du coltan, des diamants et beaucoup d’autres.

Avec tout ce potentiel, la RDC n’a pas besoin être dépendante de l’aide internationale pour longtemps, pour autant qu’elle saisisse la chance de consolider la paix, de mettre de l’ordre dans son économie et d’entamer le développement de son vaste potentiel économique pour le bénéfice de son peuple et de la région.

Mais la vraie richesse du Congo, son vrai potentiel, c’est vous, les jeunes.
Vous, les étudiants du Congo, êtes les élites de demain, celles qui prendront les destinés du pays entre vos mains.

Il est essentiel que vous vous appliquiez dans vos études et profitiez des connaissances et de la sagesse de vos professeurs et de vos aines.

Car, même si le Congo possède un vaste potentiel économique, il ne peut profiter à la population que s’il est développé.

Et c’est vous, les techniciens supérieurs, cadres et dirigeants de demain, qui serez le vrai moteur de ce développement.
Comme le moto de votre belle Université le dit «Scientia splendit et conscientia» - «La science brille sur la conscience !»

Je vous remercie."

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Note du collecteur :
apprécier les honneurs et se montrer aimable avec ceux qui vous les attribuent, c'est compréhensible...
Mais, de là à "passer la brosse à reluire" à l'UNILU, où qualité, humanisme, probité, respect sont des mots inconnus, il y a de la marge...

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