Lubumbashi : les imprimeurs sautent sur les affiches et tournent le dos aux journaux ...depuis début juillet et jusque fin octobre!...

Source : Digitalcongo, Le Journal du Citoyen
Date de survenance : début juillet 2006 à ce jour et jusqu'aux élections du 29 !...
Date de première publication sur Internet : 15 octobre 2006

Texte intégral :

Lubumbashi : les imprimeurs sautent sur les affiches et tournent le dos aux journaux

Kinshasa, 15/10/2006 / Jean-Pierre Kabange/Journal du Citoyen

Depuis le lancement au mois de juillet de la campagne électorale pour la présidentielle et les législati­ves, les journaux ne paraissent plus à Lubumbashi !

Les imprimeurs pré­fèrent s’occuper des affiches des candidats qui rapportent gros...
"Cela fait deux mois que mon journal ne sort pas. Dans toutes les imprimeries, c’est la même chanson. Il n’y a pas de papier. C’est faux. Ils privilégient les commandes d’affiches pour les candidats. Ca rapporte gros", se lamente José Mudingo, éditeur du journal « Carte Blanche ».

Chaque jour, éditeurs et journalistes de Lubumbashi se retrouvent devant le Centre de presse du Ka­tanga (CPK) pour exprimer leur inquiétude sur la non parution des journaux. Même des titres comme « Mukuba » et « Quiproquo », connus pour leur régularité dans les kios­ques à journaux (tous deux hebdo­madaires), ne sont pas épargnés.

« Mon imprimeur connaît une rup­ture de stock en papier. Il a passé une commande en Afrique du Sud, mais cela tarde à arriver », s’inquiète Godefroid Kyangwe Muleya, éditeur de « Mukuba ».

Pour faire face à cette situation, certains propriétaires de journaux n’hésitent pas à aller en Zambie s’approvisionner en papier. « J’en ai ramené quelques rames pour ne pas pénaliser mes annonceurs et abonnés. Mais, c’est insuffisant pour assurer la sortie régulière de mon journal », indique Godefroid Kyangwe.

En cette période des élections, les imprimeurs reconnaissent que leur choix est avant tout économi­que. « Nous sommes débordés par les commandes des affiches de propagande des candidats. Nous ne pouvons pas servir tout le mon­de... », explique Yav Nawej, gérant de l’UMK, le principal imprimeur de Lubumbashi.

L’impression des supports de propagande est une affaire plus juteuse. « Pour un journal de 8 pa­ges, nous utilisons 22 feuilles de pa­pier A3. Les journaux nous payent 14.000 Fc pour 50 exemplaires. Mais avec autant de feuilles, nous imprimons 100 affiches qui nous rapportent 22.000 Fc », fait remar­quer Yav.

En outre, la commande des affi­ches est plus importante que celle des journaux. Un candidat, dit-il, peut passer commande de 1.000 à 5.000 affiches, tandis que les journaux tirent entre 50 et 500 exem­plaires.

Les lecteurs de Lubumbashi re­grettent cette absence des journaux locaux sur le marché. « Maintenant, nous sommes obligés de lire des photocopies des journaux de Kins­hasa. Il faut qu’on trouve vite une solution », s’exclame José Kasongo, enseignant dans une école de la place.

« Apres les élections, tout ira au mieux », ironise Yav, tout souriant. Mais en attendant, certains éditeurs ont résolu d’envoyer les maquettes de leurs journaux pour leur impres­sion à Kinshasa !...

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