Mouroir-dépôtoir "de référence" Sendwe à Lubumbashi...et interruption pour une durée indéterminée, peut-être définitive...
Source : moi-même
Date de survenance : entre le 05 et le 20 novembre 2007
Date de première publication sur Internet :05 février 2008
Texte intégral :
(ce message aurait dû être rédigé mi-novembre...mais la motivation n'y était pas puis j'ai eu diverses contrariétés...)
Les détails sont disponibles sur "La Gazette de Kolwezi", par laquelle tout a commencé !
Concernant Lubumbashi, je dirai juste, en plus, que je suis fatigué :
- d'y disposer de lecteurs et quémandeurs mais PAS de contributeurs, malgré anonymat de la source et floutage des informations, quand nécessaire !...
- de ne trouver AUCUNE énergie pour valoriser la ville chez les "responsables" économiques, administratifs et politiques !!!!!
Que ce soit en matière de développement économique, de tourisme, de valorisation des potentiels de la ville et de sa région (avec la participation , les contributions et aux profits de la population, de toute la population...), je n'ai pu observer AUCUNE motivation chez ces "responsables" rencontrés en Belgique ou contactés par Internet ou par téléphone...
Un exemple ? Lubumbashi 2010 ! Centenaire officiel de la ville !
"Activités" prévues, d'après une ministre provinciale : construire 2 stades de football pour aider les sud-africains à organiser LEUR coupe du monde !!!!!
Et la "cellule de réflexion" de la mairie, au "travail" depuis des mois voire des années : rien comme résultat (ou alors, c'est gardé secret jusqu'en décembre 2009)
Moi, j'ai des idées, des ébauches de projets... à lancer au plus tard en 2008, pas en décembre 2009 !
- je ne parlerai pas, je ne parlerai plus des dysfonctionnement multiples dans des domaines DE BASE : quel "responsable" y accorde de l'importance ?...
Malnutrition et eau non potable (pourtant facilement éradicables), insécurité, manque d'éducation de base, manque d'administration, de gouvernance : je n'en ferai plus l'écho autant qu'il me le serait possible !
Simplement, pour terminer, je publie ci-dessous un appel au secours, une "bouteille à la mer" apparue sur Internet à la mi-janvier (et dont j'ai déjà assuré la diffusion sur un site d'information belgocongolais)qui concerne le fameux(!) hôpital(?) de référence(?!) Sendwe...
Ailleurs, on l'appellerait le mouroir-dépotoir Sendwe...
Wa ntashi, vraiment ????????????????????
Que fait Katumbi (et tout le gouvernement provincial, la mairie, les "minings" et les "amis" divers) qui "oublie" de tenir ses engagements, même en tant que "super maire" de Lubumbashi (le Katanga, on oublie : choléra en expansion, tout comme la rage...)
Et la glorieuse CTB, spécialisée en pseudo-aide et travaux à recommencer à peine terminés(...et qui est contrôlée par qui ? qui rend compte à qui ?), qui a "remis en état" le château d'eau, il y a quelques mois (voir sur la Gazette - me semble-t-il !- ou alors, sur radio Okapi ou digitalCongo.net : pas envie de rechercher !)
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----- Original Message -----
From: "Baudouin Waterkeyn"
To:
Sent: Saturday, January 19, 2008 8:57 AM
Aumônerie : hôpital Sendwe, Lubumbashi, Vendredi 18 Janvier 2008.
Ce texte était destiné au blog du Père Waterkeyn : http://perebaudouin.canalblog.com
Après quelques corrections, je l'envoie à certaines autorités médicales et civiles de Lubumbashi, ainsi qu'à nos publications, missionnaires d'Afrique pour partager ce que nous avons vécu et de pouvoir y remédier.
Il sera distribué au personnel médical de Lubumbashi(puisque mon texte est inspiré de leur"Memorandum" à l'occasion de leur grève:
Chers amis,
Je voudrais vous faire partager ce que nous vivons actuellement à l'hôpital Sendwe, 2ème en importance dans la R.D.C.
Ce matin alors que j'arrivais sur ma petite moto, des pneus en feu devant la porte principale de l'hôpital.
Tout le personnel médical en grève, cet hôpital conçu pour 1.200 lits, n'en compte en fait que + ou - 5OO, tous les autres...hors service.
La Gécamines s'est retirée de la gestion de l'Hôpital Sendwe, beaucoup de départ de chirurgiens, médecins, infirmiers et personnel divers.
L'université de Lubumbashi par des moyens "système D", sans financement extérieur est parvenue à remettre + ou - cet hôpital à 3O% de ce qu'il était avant le départ massif de ce personnel.
Mais ceux qui sont restés n'ont pas de contrat de travail, pas de numéro de matricule, sans rémunérations :
depuis 2 ans, ils reçoivent quelques miettes d'une sorte de prime et tout à fait irrégulièrement.
Le gouvernorat aurait du participer au fonctionnement de l'hôpital, il reste silencieux, par contre on reçoit l'une ou l'autre ambulance, mais surtout des camions corbillards...
La morgue est de loin la "salle" la plus fréquentée.
2 frigos pour cadavres accueillent les visiteurs à l'entrée principale...ils sont depuis des mois, trop grands pour les faire rentrer dans la morgue.
Le personnel n'a aucune sécurité de travail alors qu'il est exposé à toutes sortes de maladies contagieuses sans aucune primes de risque.
Le personnel demande d'avoir recours à un syndicat légalement reconnu.
N.B. je me suis inspiré d'un tract distribué par le personnel pour justifier leur grève :
nous lisons en finale : "Loin de nous toute velléité gréviste ou de procéder à un arrêt sauvage du travail pouvant préjudicier les malades et toute la communauté, nous restons disposés à toute sorte de négociations dans l'intérêt et le respect des vies humaines. Nos sentiments patriotiques". Fin de citation.
Cette grève est compréhensible, ce personnel doit vivre et faire vivre leur famille.
Ce qui est moche et que j'ai voulu partager avec vous, c'est qu'il n'y a pas un personnel minimum pour assurer les urgences.
Depuis 15 heures, jusque cette nuit à 23 heures, je suis passé dans chaque salle :
pas un infirmier, pas un stagiaire, pas un médecin...sauf un qui n'a pas voulu m'entendre.
Puis j'ai été chez les grands brûlés (salle juste à côté de notre chapelle), personne pour assurer une présence médicale, alors que toute une famille depuis 3 jours se tordait de douleur :
3 enfants et un adulte (ce dernier avait voulu vendre la nuit une bouteille
d'essence à un client nocturne, il avait demandé à un des enfants de l'éclairer avec...une bougie, ce fût la catastrophe).
Ils ont été accueillis à Sendwe.
Quand je suis arrivé dans cette salle : une odeur insupportable, les pansements pas renouvelés.
Nous avons préparé tout ce qu'il fallait pour les soigner et adoucir leurs douleurs...mais personne pour faire les piqûres et mettre les "baxters".
J'ai téléphoné à une émission T.V. pour alerter l'opinion publique...
Réponse : "Nous envoyons un journaliste avec caméra"....nous l'attendons toujours!
3 heures après, il n'y avait pas de journaliste disponible, je lui téléphone.
Réponse : "Nous viendrons demain à 6 heures du matin...!"
J'ai téléphonné à un médecin...""impossible, je ne peux venir. "
J'ai pris contact avec 2 avocats :
l'un..."je suis malade au lit",
l'autre..."j'ai une plaidoirie demain matin !"
Je téléphone à un inspecteur de police (j'avais aidé son ami lors de l'opération des Médecins Sans Vacances) : "Impossible de venir ce soir,....demain matin".
Aux autorités religieuses...aucune suite.
Tout a fait découragé, après des dizaines de coups de téléphone....
Brusquement une infirmière est arrivée, elle avait déjà travaillé toute la matinée.
Elle a fait tout ce qui était le plus urgent.
On a préparé avec notre équipe de l'aumônerie des gazes, bandages etc. pour mettre dans l'autoclave.
Tout était prêt, on va aux services des soins intensifs....personne, tout est fermé. Tous les instruments pour stériliser à chaque étage sous clés, portes fermées. Impossible de changer les pansements.
C'est vraiment honteux.
Je voudrais demander aux spécialistes du droit civil parmi nos lecteurs :
que dit la Loi pour le droit aux grèves dans les hôpitaux, concernant un service minimum pour assurer les cas graves et urgents ?
Ici un des 2 avocats, a prétendu qu'en cas de grève il n'y a rien de prévu pour assurer une petite permanence minimum.
J'ai vu et compris une chose, ce n'est pas la première fois :
c'est la peur...
Beaucoup ont tout simplement la trouille des représailles.
J'ai essayé de téléphoner au Directeur, probablement en voyant mon nom...il n'a pas voulu répondre!!!
J'avais profité de cette absence de tout le personnel :
* visite des toilettes : une saleté, inimaginable pour un hôpital.
* Pas une goutte d'eau....alors qu'en grandes pompes, il y avait eu des félicitations officielles pour le restauration du château d'eau.
* Les armoires aux poubelles...comme à Naples!!!! une odeur qui vous prend à la gorge dans les couloirs.
J'arrête ici.
J'en suis dégouté.
Oui à la grève, non à l'absence d'un personnel minimum pour les urgences.
Baudouin Waterkeyn, aumônier catholique de l'hôpital Sendwe.
Adresse e-mail ou courriel : waterkeynbaudouin"arobase"yahoo"point"fr
Merci pour vos réactions !