09 avril 2007

Autobiographie d'un lushois passé par l'UNILU: "Kassapard, de zéro à l'infini"...

Source : AllAfrica, Le Potentiel
Date de survenance : ? 2006 ?
Date de première publication sur Internet : 09 avril 2007

Texte intégral :

Congo-Kinshasa: Kassapard, de zéro à l'infini (*),le roman de Gollah-Roy
Le Potentiel (Kinshasa)9 Avril 2007 Publié sur le web le 9 Avril 2007 Richard Ngapi

Pambu, quoi qu'étant une pure fiction, ressemble à une autobiographie.

A y lire entre les lignes, l'on ne peut s'empêcher de remarquer que l'auteur raconte sa propre aventure.

De sa tendre enfance, passant par les méandres de l'ambiance académique jusqu'à la recherche du mieux-être sous d'autres cieux après des brillantes études en médecine vétérinaire à Lubumbashi, l'auteur ne s'éloigne pas de sa propre expérience de vie.

Parfois, après autant d'années passées sur le campus, on aurait dû souhaiter y demeurer éternellement. Mais il faut partir affronter d'autres réalités : la lutte pour la survie. « En partant, je réalisais parfaitement bien que le pont qui me reliait à la vie facile, celle où l'on savait d'avance de quoi serait fait midi, venait d'être coupé », écrit-il.

Lorsqu'il quitte la faculté, le Kassapard, autrement dit le ressortissant de l'Université de Lubumbashi, est confronté à la dure réalité du manque d'emploi. Convaincu, toutefois, que ceci n'est qu'un complément circonstanciel de lieu et de temps, il voyage à travers sa patrie et constate ce paradoxe : à l'immensité de la tâche à accomplir pour développer le pays ne répond qu'une absence de volonté politique.

Ayant perdu ses illusions, le Kassapard se plonge alors dans l'analyse des maux qui accablent sa terre natale : médiocrité de la classe politique en place, macabre déchéance des valeurs morales, culturelles, sociales et économiques et Dictature !

Il n'arrive pas à comprendre et se pose des questions.
« Non décidément, je n'arrivais pas à comprendre une telle négligence de la part d'un pays comme le Zaïre où coexistaient un ministère de la Conservation de la nature, un ministère de l'Agriculture et un autre de l'Environnement et Tourisme.
Quel était le boulot que tous ces respectables messieurs foutaient dans ces ministères ? » (p.44).

S'en suit une sorte de révolte.
« Ma révolte intérieure était sous-tendue par l'idée que l'économie du vingtième siècle était avant tout fondée sur l'économie agricole ; c'est en tout cas cela que je venais d'apprendre à l'université ; c'est aussi cela que venait de prouver le succès de l'économie des Etats-Unis d'Amérique ».

Mais, puisqu'il faut survivre, il fallait s'adapter et donc tricher.
Cela ne réussira malheureusement pas à notre Kassapard.
Incarcéré, il lui faudra également affronter une prison morale : la souffrance de se savoir incapable de venir en aide à ses proches comme à son pays.

Le livre est réparti en 2 tomes : le premier livre est intitulé « Le jour ».
Il se subdivise en 3 parties, à savoir Réminiscences (I), Luminescence (II), De l'itinérance (III).

C'est avec une lueur d'espoir que l'auteur ouvre ce premier livre.
« Le jour était déjà bien levé lorsque j'ouvris les yeux », écrit-il. Après avoir narré sa vie d'enfance.

Le second livre s'intitule « La nuit ».
Il est s'étale sur trois parties : De l'errance (I), A la délinquance (II), Puis la déchéance (III).

Ici, C'est le désespoir qui habite notre Kassapard après avoir tenté en vain de survivre, de s'adapter et de tricher.

« Le soleil n'est pas fait pour nous ; c'est la nuit qu'il faut tricher » (p.265).

Mais au bout du compte, l'auteur ne tombe pas dans la fatalité.
« Toi qui, ce soir a tout perdu, demain, tu peux gagner », conclut-il, paraphrasant Johnny Hallyday.

(*) Pambu Gollah-Roy, "Kassapard, de zéro à l'infini", (Tome I), Les Editions du Panthéon, Paris, 2006, 285 P.

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