27 juillet 2007

Lubumbashi : briquetiers et miniers déboisent à tours de bras, certains s'en émeuvent...pas les responsables politiques, qui ne font RIEN de concret !

Source :Syfia Grands Lacs
Date de survenance :27 juillet 2007...et avant, et après...
Date de première publication sur Internet :27 juillet 2007

Texte intégral :
Katanga : briquetiers et miniers déboisent Lubumbashi

27-07-2007 RD Congo Jean-Pierre Kabange (Syfia Grands Lacs/RD Congo)

Pour faire tourner leurs fours, briquetiers et mineurs coupent systématiquement les arbres des quartiers résidentiels de Lubumbashi.
Conséquence, pendant la saison des pluies, le vent emporte les maisons qui ne sont plus protégées.


Gambela II, un quartier périphérique de Lubumbashi, à l’est de la République démocratique du Congo, assiste impuissant à la disparition progressive de ses arbres ces derniers mois.

Des briquetiers abattent en effet sans ménagement les arbres plantés dans des parcelles habitées, pour avoir du bois afin de faire tourner leurs fours artisanaux.
Ceux-ci sont installés à proximité des parcelles, au mépris de toutes normes.

Un Belge avait planté dans ce quartier des eucalyptus et des arbres fruitiers.
Ils ont été tous abattus.
"La conséquence est là.
Quand il pleut, des vents violents soufflent et emportent maisons et toitures
", s’inquiète Frédéric Mwamba, un des premiers habitants de Gambela.

La demande en briques d'argile cuites pour la construction des maisons connaît une forte croissance ces dernières années à Lubumbashi.
Jusque-là, ces briques étaient fabriquées dans l’unique briqueterie moderne de la province du Katanga, ‘Briqueville’, qui a mis la clé sous le paillasson.
Depuis lors, de nombreux fours artisanaux au bois ont pris la relève.
Et pour faire des économies, les nouveaux briquetiers ne vont pas chercher loin pour avoir le précieux combustible.

Enormes dégâts
En brousse, le trajet serait bien long et coûteux.
Ils affirment que cela leur coûterait 100 $ pour ramener vers la ville un camion (30 m³) rempli de bois coupé en brousse.
Ainsi, au prix de 25 $, ils préfèrent abattre les arbres dans une parcelle en accord avec le propriétaire.
"Nous négocions avec les propriétaires qui en possèdent beaucoup.
C’est d’ailleurs une façon d’aérer leurs parcelles…
", affirme, pince-sans-rire, Nori Bondo.

Pierre Ndala, le chef du quartier, tire la sonnette d’alarme.
"Au cours de la saison écoulée, cinquante maisons se sont effondrées, d’autres ont perdu des pans de murs et des toitures se sont envolées suite aux rafales de vent", rappelle-t-il.

Gabriel Kazadi, un enseignant, connaît bien le rôle que jouent les arbres pour la protection de l’environnement.
"Ils brisent efficacement les vents, purifient l’air et combattent les érosions", explique-t-il.

Mais tout cela ne semble rien dire ni freiner l’élan des briquetiers, fort sollicités par les constructeurs des nombreux chantiers qui poussent dans la ville.

Les entreprises minières, très actives dans la province, ne sont pas en reste.
A l’instar des briquetiers, ils recourent de plus en plus au charbon de bois pour alimenter leurs hauts fourneaux.

Selon François Cascini, directeur général de Comin, une compagnie minière installée au Katanga :
"il faut 150 kg de charbon de bois pour 1 tonne de minerais, et le rythme moyen est de 50 tonnes par jour.
Le charbon local coûte moins cher que le coke à importer de Wankee (Zimbabwe) ou de l’Afrique du Sud
".

Sensibilisation tardive
Leurs véhicules sont visibles partout dans les quartiers périphériques de Lubumbashi, chargés de stères de bois.

Aloni Kalanda, un fabricant de braise qui alimente les "mining" (entreprises minières) affirme que "pour avoir 1 tonne de braise (20 sacs de 50 kg), il faut abattre en moyenne 5 gros arbres de 80 cm de diamètre".

A ce rythme, les experts craignent que Lubumbashi ne se transforme en ville sans arbres.
Le chef de Gambela II, particulièrement touché par ce phénomène, propose "de lancer une campagne de sensibilisation pour la protection de l’arbre tout en favorisant l’urbanisation de notre quartier".

Interpellé par ces énormes dégâts sur l’environnement, le gouverneur de la province, Moïse Katumbi, a préconisé au mois de juin dernier une solution :
"Je ferai appel à des investisseurs qui fabriquent des briques modernes pour lutter contre la coupe de bois", a-t-il promis.

Mais en attendant, l’abattage se poursuit de plus belle…

* * * * * * * * *
Note du collecteur :
je connais au moins 2 associations ou ONG locales qui ont essayé ces dernières années de REBOISER Lubumbashi et ses environs par des essences locales et/ou multifonctionnelles (bois de chauffe & arbre à chenilles, arbre "nutritionnel",...) mais sans bénéficier d'AUCUN SUPPORT !...
Si quelqu'un veut AIDER, qu'il me fasse signe...
Moi, j'ai déjà beaucoup donné, je n'ai pas/plus de ressources financières.
MKM
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