27 décembre 2006

Lubumbashi : l'ANR intervient dans l'élection du gouverneur du Katanga en arrêtant un des candidats vice-gouverneurs !...Pauvre 3ème République...

Source : Forum des As
Date de survenance : 27 décembre 2006
Date de première publication sur Internet : 29 (?) décembre 2006

Texte intégral :

Le colistier d’un candidat Gouverneur du Katanga inquiété

Réagissant à ces intimidations, Vano Kalembe Kiboko est formel: «Je ne désarme pas, j’irai jusqu’au bout».


Qui a donc peur de M. Vano Kiboko, candidat Gouverneur de la province du Katanga?
La question reste posée.

Mais, sur place à Lubumbashi, mardi 27 décembre dernier, son colistier (le candidat vice-gouverneur de la province du Katanga), Mr. Didier Kikudji Kibwey Mbuyu, a été interpellé.

«Vano» y voit un coup de ses adversaires et de certains milieux politiques qui le redoutent tant au point de craindre qu’il ne bouscule tous les calculs politiciens montés dans certains laboratoires.

Hier soir, Vano Kalembe Kiboko s’est confié à «Forum des As» au cours d’une interview que nous vous proposons dans les lignes qui suivent.


A en croire des informations en notre possession, votre colistier, M. Kibwey Kikudji, aurait connu quelques ennuis à Lubumbashi au Katanga. De quoi s’agit-il?
C’est vrai que mon colistier a connu des ennuis à Lubumbashi.

Moi, je ne parlerai pas de quelques ennuis, mais des ennuis sérieux parce qu’il a été victime d’un mandat d’amener de la part de l’Agence nationale des renseignements, ANR.

Comme vous le savez, l’ANR est un service de sécurité de l’Etat.

Mon colistier a reçu un mandat d’amener hier mardi 27 décembre 2006 à 16h00 en son bureau de travail.
Nous nous sommes inquiétés parce que c’est un homme loyal, un homme qui ne commet pas de tort, mais on est venu le cueillir comme un vas-nu-pieds pour le traîner jusqu'aux installations de l’ANR.

Et pourtant, s’il y avait un problème civil, on pouvait porter cela à la connaissance de l’autorité judiciaire. Le Palais judiciaire est là, le Parquet est là et c’est là qu’on devrait le trouver.

Mais, on l’amène à la sécurité comme s’il avait porté atteinte à la sécurité de ce pays. Cela m’a vraiment frustré en tant que candidat gouverneur.

Selon vos informations, d’où viendrait alors ce coup?
Vous savez, M. Kibwey Kikudji est mon colistier, c’est-à-dire le vice-gouverneur de M. Vano Kiboko, le gouverneur du Katanga.

A mon avis, le coup viendrait d’en haut parce que d’après nos investigations, le service de l’ANR a indiqué que les instructions étaient venues de Kinshasa.
Donc, nous pensons que les instructions sont venues d’en haut.

Et je pense que ce sont nos détracteurs parce qu’ils voient en face d’eux des adversaires forts, virulents et cela les inquiète. Et ils pensent que, pour bien conforter leurs pions, il faut désintéresser ou décourager Vano Kiboko par des intimidations comme celles-là.

Non, moi je suis avanceur, je ne désarme pas, je ne peux pas me désister, je vais aller jusqu’au bout.

Pourquoi s’en prend-t-on à vous? Vos adversaires ont-ils donc peur de vous parce que vous auriez plus de chances de gagner?
Vous savez, au Katanga, quand vous avez affaire à une certaine classe, par exemple, à certain Nazem ou à un Katansi, cela ne vous inquiète pas.

Mais, quand vous avez devant vous M. Vano, c’est une fougue devant vous et vous pensez que c’est un obstacle sérieux. Je pense que c’est cela. Ils ont peur d’une certaine popularité, d’une certaine confiance que M. Vano Kiboko a commencé à inspirer dans la classe politique et surtout auprès des députés provinciaux qui le connaissent bien, qui savent bien qui est Vano et qui risqueraient de le porter justement au gouvernorat du Katanga.

C’est cela qui inquiète nos adversaires. Dans une cartaine classe politique, dans un certain carré politique beaucoup plus élévé, en dehors du Chef de l’Etat bien-sûr parce qu’il est au dessus de la mêlée, Vano inquiète et dérange les calculs politiciens qu’ils sont entrain de monter. et je crois que cette cabale vient de là, en complicité avec le soit-disant pasteur Mulunda.

Ce n’est pas pour l’insulter que je dis sois-disant pasteur, mais parce qu’il a laissé son rôle de pasteur et il a mis les pleins pieds dans la politique. Ce n’est pas cela son rôle. S’il est pasteur, il doit rester dans son église et peut-être prodiguer des conseils spirituels au Chef de l’Etat et non faire la politique.

Comment, à Lubumbashi, la population a-t-elle accueilli cette interpellation?
Avec beaucoup d’indignation.
Vous pouvez interroger tous les habitants de la ville de Lubumbashi, c’est avec beaucoup d’indignation que la population a appris cela.
C’est vraiment dommage pour un pays qui voudrait décoller en démocratie qu’on laisse des intimidations comme celles là à la manière d’Honoré Ngbanda.
Ce n’est pas comme cela qu’on doit se comporter, à l’heure actuelle, en politique. Nous sommes à l’aurore de la démocratie et il faudrait que nous puissions faire décoller cette démocratie comme tout le monde le souhaite.

Malgré ces intimidations, vous ne semblez pas reculer ou abandonner?
En tout cas, nous nous sommes concertés pour étudier le mobile qui aurait poussé les intimidateurs à ces actes là.
Et nous avons compris qu’ils ont peur. Alors, parce qu’ils ont peur, cela nous réconforte davantage, nous endurcit encore davantage. Il n’est pas donc question de désister, M. Vano va aller jusqu’aux élections.

Avez-vous un message pour la population du Katanga?
C’est un message de patience et d’encouragement.
La population doit se réveiller maintenant.
Nous ne sommes pas à l’époque de fanatisme. Le fanatisme est déjà dépassé, le sentimentalisme est déjà dépassé.
Pour le moment, la population doit refléchir, doit savoir choisir des responsables qui le méritent, des gens qui savent faire des projets répondant aux objectifs attendus par la base.
Et j’invite la population à ouvrir encore beaucoup plus l’oeil, à abandonner tout sentiment, tout fanatisme pour que puissions aller avec notre démocratie vers le bon port et non pas vers une satisfaction sentimentale, ethnique quelconque que je pourrais reprocher ici.

Propos recueilis par Marcellin MANDUAKILA

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