18 décembre 2006

l'ACIDH continue son combat pour que l'UNILU soit (conduite comme) une véritable Université : le recteur Kaumba...prince ou potentat narcisique ?

Source : AllAfrica,Le Potentiel
Date de survenance : 30 novembre 2006...et avant, et après !...
Date de première publication sur Internet : 18 décembre 2006

Texte intégral :

Congo-Kinshasa: Les droits humains violés dans une université congolaise

Le Potentiel (Kinshasa)Publié sur le web le 18 Décembre 2006
Donatien Ngandu Mupompa

Toutes les filles à l'école.
Voilà une recommandation de l'Unicef qui semble être bafouée à l'Université de Lubumbashi (Unilu). Il nous revient en effet de l'ONG "Action contre l'impunité pour les droits humains (ACIDH)", que l'actuel recteur de la première université officielle du Congo vient de jeter à la porte trois étudiantes de cette institution.

Selon l'organisation défenderesse des droits humains, le tort de ces filles est d'avoir revendiqué leur droit à un logement décent et un environnement sain.
Prince Kaumba inquiète même le corps professoral.

L'opinion se souviendra que dans son communiqué de presse n° ACIDH/016/11/2006 publié le 28 novembre dernier, l'ACIDH dénonçait la décision du recteur de l'Université de
Lubumbashi portant la délocalisation des étudiantes de leurs homes pour les héberger sous les tentes et dans les garages.

Bien que revenu aux bons sentiments en trouvant partiellement solution à ce problème, soutient l'ACIDH, le recteur Prince Kaumba Lufunda a frappé dur sur celles qu'il a considérées comme meneuses des revendicatrices, en excluant définitivement de l'Université de Lubumbashi trois étudiantes.

En effet, par sa décision n°246/2006 du 30 novembre 2006, monsieur le recteur, toujours fidèle à sa politique, vient de frapper les étudiantes :
Bhibhi Gheng'a (D2 médecine), Kyungu Mwamba (L2 Droit) et Kalunga Kabwe (G3 économie), toutes interdites de prendre l'inscription au rôle à l'Université de Lubumbashi avec interdiction de fréquenter les lieux universitaires au motif que celles-ci « n'ont pas préservé la réputation de l'Université », « qu'elles ont mis en cause l'Université sans au préalable recevoir l'aval de l'autorité compétente ».

L'ACIDH rappelle que cet acte n'est pas isolé, il rentre dans une série fâcheuse d'autres actes malveillants et bafouant systématiquement les libertés syndicales et les droits humains au sein de cette institution depuis la nomination le 09 janvier 2002 de M. Kaumba Lufunda comme recteur et dont la seule motivation est de s'assurer l'éternité à ce poste, que d'assurer l'intérêt général de l'Université.

Durant ce règne totalitaire et de gestion calamiteuse du personnel et des finances, quiconque a osé critiquer la gestion du comité conduit par le Prince Kaumba Lufunda a été soit frappé d'une suspension ou déchargé de toutes fonctions, ou bien exclu définitivement de l'Université.

Sans être exhaustive, l'ACIDH rappelle les faits illustratifs vérifiables ci-après :

* par décision rectorale n° 227/2003 du 15 octobre 2003, les professeurs Bashizi
Cirhagarhula, Loris Nda-Bar-Tung et Kampetenga Lusengu avaient été déchargés de toutes leurs fonctions à l'Université de Lubumbashi sept mois durant pour avoir adressé un mémorandum de leur syndicat (ACASUL) sur le constat de la gestion de l'Université par le comité du recteur Prince Kaumba Lufunda au ministre de tutelle.

* Le 03 novembre 2003, le professeur Kampetenga reçut la lettre N/Ref : 2/SGADM/OS/HKK/ 252/2003 du secrétaire général administratif, le professeur Chabu Mumba, le sommant de quitter la maison de l'UNILU qu'il occupait.

* Pour avoir rédigé en date du 7 janvier 2004, une note sur la gestion du personnel et sur la gestion financière de l'Unilu en tant que secrétaire général de l'ACASUL le professeur Yogolelo Tambwe Ya Kasimba va se voir assigner en justice par le comité de gestion «au sujet des faits dont il lui sera donné connaissance» le 26 janvier 2004.

* Sur citation à prévenu R. 28.17/II du 18 mars 2004, le professeur a comparu le 25 avril 2004 devant le tribunal de paix Lubumbashi/Kamalondo qui va le condamner par défaut à 12 mois de prison avec sursis.

* Le 6 décembre 2003, alors qu'ils devaient procéder à l'ouverture de l'Assemblée générale extraordinaire, les professeurs Yogolelo Tambwe et Kadony Ngwuay, respectivement nouveaux secrétaire général et secrétaire rapporteur du syndicat, sont enlevés et séquestrés pendant 6 heures à l'Agence nationale des renseignements (ANR/Katanga) sur ordre du recteur Prince Kaumba Lufunda.

* Par la décision rectorale no 181/2004 du 30 août 2004, le Professeur Ngoyi Kamangamanga a été déchargé de toutes ses fonctions à l'Unilu jusqu'à ce jour, pour avoir écrit et publié un livre intitulé « Cotes à tout prix. Diagnostic pour guérir l'Université malade ».

* Par décision rectorale n° 184/2004 du 06 septembre 2004, le professeur Kadony Nguway a été placé sous action disciplinaire entraînant suspension de ses prestations à l'Unilu, pour avoir adressé en date du 09 juillet 2004 de la même année, deux lettres qui dénonçaient des abus criants, l'une à son doyen de faculté et l'autre à l'un de ses collègues a Kinshasa.

* Par décision rectorale n° 234/2004 du 12 décembre 2004, il était mis fin au mandat à l'Unilu de l'assistant docteur Félix Kabange pour avoir, en sa qualité de responsable de la radio Phoenix, géré en partenariat avec l'Université, organisé un débat entre ceux qui étaient contre et ceux qui étaient pour la délocalisation de l'entreprise minière Somika présumée polluer la nappe aquifère de Kimilolo.

* A la date du 9 avril 2004, la décision rectorale n°. 041/2004 du 9 avril 2004 exclut définitivement de l'Université trois étudiants de la faculté de médecine vétérinaire :
Katende Masanka (3ème doctorat), Numbi Lukunga (3ème doctorat) et Mbinge Kapuku (2ème doctorat) au motif allégué : « Incitation à la révolte, trouble de l'ordre public, Récidive dans la propagande subversive, trafic d'influence et indiscipline caractérisée. »
Ces étudiants avaient prié le comité de gestion, à travers le secrétaire général académique lors de son passage à la faculté, de payer aux enseignants leur prime locale comme il faut et dignement.

* Pour s'assurer de la traque de ses administrés, le recteur Kaumba Lufunda n'a pas hésité un seul instant de monter une milice privée sur les sites universitaires début 2003.

L'ACIDH trouve dangereux que l'Université qui devra jouer un rôle prépondérant sous la troisième République voulue respectueuse des libertés publiques, continue à être gérée de cette manière cavalière et recommande au ministre de l'Enseignement supérieur et universitaire actuel ou du gouvernement élu :
* de prendre toutes les dispositions nécessaires pour faire cesser ces violations des droits humains et placer à la tête de l'Unilu un comité soucieux du respect des libertés publiques, pour ainsi répondre à l'engagement du Président Joseph Kabila Kabange exprimé lors de son discours d'investiture.
* de réhabiliter dans leurs droits toutes les victimes de ces abus de pouvoir (personnel scientifique, administratif et les étudiants), notamment les trois étudiantes, dont la formation ne pourrait qu'être profitable à la nation congolaise.

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