14 septembre 2006

Lubumbashi, site de la Ruashi : 4 morts et des dizaines de disparus dans l'éboulement à la mine de Kalukuluku, appartenant à Ruashi Mining (RSA)...

Source : TV5, AFP
Date de survenance : 14 septembre 2006
Date de première publication sur Internet : 14 septembre 2006

Texte intégral :
République démocratique du Congo, province du Katanga : 4 morts et des dizaines de disparus dans l'éboulement d'une mineaux environs de Lubumbashi

RUASHI (AFP) - 14/09/2006 16h38 - - Au moins quatre mineurs sont morts ce jeudi et des dizaines sont portés disparus après un éboulement dans une mine de cuivre du Katanga, province minière du sud-est de la République démocratique du Congo (RDC) où les "creuseurs" clandestins sont estimés à plus de 150.000.(Note de Lubumbashi-FIR : Il s'agit de la mine de Kalukuluku)

Quatre corps ont été extraits des décombres et 13 "creuseurs artisanaux" ont été sortis vivants de cette mine de Ruashi, située sur un site exploité par la compagnie sud-africaine Ruashi Mining, a constaté un correspondant de l'AFP.

Plusieurs mineurs ont affirmé qu'"une cinquantaine de creuseurs" se trouvaient dans des galeries souterraines, à plus de 20 mètres en profondeur, lorsque l'éboulement s'est produit, vers 09H00 locales (07H00 GMT).

La mine est située à moins de 10 km de Lubumbashi, capitale de la province du Katanga.

Les 13 rescapés, dont certains étaient grièvement blessés et souffraient de plaies ouvertes ou d'asphyxie, ont été conduits dans un hôpital militaire voisin, à bord d'un jeep prêtée par un officier de police présent sur le site.

"Personne ne connaît le nombre exact de creuseurs qui se trouvent sous terre. Nous avons supplié Ruashi Mining de nous venir en aide", a déclaré à l'AFP le commandant Kasongo Monga, après avoir ordonné l'évacuation des blessés.

A main nue ou armés de bêches, des dizaines de mineurs continuaient en fin d'après-midi à tenter de déblayer les gravats, alors que l'espoir de retrouver des survivants s'amenuisait.

Aucun service de secours, ni public ni privé, n'avait été dépêché sur les lieux, plus de sept heures après l'accident.

Selon le syndicat des Exploitants miniers artisanaux du Katanga (Emak), plus de 4.000 creuseurs artisanaux travaillent quotidiennement sur le site de 8 hectares exploité depuis 2004 par Ruashi Mining, situé sur une ancienne concession de la société publique congolaise Gécamines.

"Il n'y a plus vraiment de chance de retrouver des survivants maintenant", a déclaré à l'AFP Titi Mume, responsable local de l'Emak.

M. Mume a jugé l'accident "prévisible", car des "fissures" avaient été constatées ces derniers jours dans plusieurs galeries. L'Emak avait alors "interdit l'exploitation" sur ce site, selon lui.

Joint par l'AFP, l'administrateur-directeur général de Ruashi Mining, Grant Dempsey, a déploré cet accident et affirmé que les machines de sa société n'étaient pas adaptées pour des travaux de déblaiement "en profondeur".

"C'est l'Emak qui est responsable de cet incident", a-t-il ajouté, affirmant qu'il revenait à cet organisme d'assurer "la sécurité" des creuseurs.

De son côté, l'Emak rejette la responsabilité sur l'Etat congolais, qu'il juge incapable de "trouver un emploi" aux creuseurs.

Interrogés par l'AFP, plusieurs mineurs ont reconnu avoir été avertis des risques d'éboulement de la mine, mais affirment ne pas avoir le choix s'ils veulent pouvoir nourrir leurs familles.

Estimés à plus de 150.000 au Katanga en 2005 par l'organisation non-gouvernementale Global Witness, les creuseurs artisanaux travaillent pour la plupart illégalement dans les carrières et sans aucune protection.

Ils gagnent en moyenne 3 dollars par jour et sont généralement taxés par des négociants intermédiaires ou vendent en gros à des compagnies qui leur rachètent à bas prix les minerais cuprifères extraits.

Ces "creuseurs" sont régulièrement chassés des exploitations par les gardes de sécurité des grandes compagnies, qui mécanisent le travail dans les carrières.

Certains d'entre eux sont affiliés à l'Emak, dont le rôle a été critiqué par Global Witness, qui estime dans son rapport de 2006 sur le Katanga qu'il "extorque de l'argent aux mineurs au lieu de protéger leurs intérêts".

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