27 juillet 2006

Ruberwa achève sa conquête du Congo profond à Lubumbashi

Source : AllAfrica, Le Phare
Date de survenance : 27 juillet 2006
Date de première publication sur Internet : 28 juillet 2006

Résumé :

Ruberwa achève sa conquête du Congo profond

Le Phare (Kinshasa) 28 Juillet 2006
Publié sur le web le 28 Juillet 2006

Jeudi, c'est au tour de Lubumbashi de lui réserver un accueil impressionnant, qui tranche net sur les discours diabolisateurs dont il a été l'objet tout au long de la transition. Au final, le peuple congolais a compris et s'est fait son idée sur chacun.

Azarias Ruberwa, le Fabius congolais - allusion au surdoué de l'ère Mitterand - a séduit. D'Aru à Tshikapa, de Mwene Ditu à Butembo, de Beni à Bunia, de Mwenga à Rutshuru, de Masisi à Shabunda, de Kindu à Matadi, de Kikwit à Kananga, de Mbuji-Mayi à Bandundu-ville, l'homme a conquis le pays profond, heureux de constater que sa réputation d'homme compétent, travailleur et intègre l'y avait précédé.

Ultime illustration: le triomphe spectaculaire qu'il a récolté hier à Lubumbashi, que certains donnaient pour acquis à un concurrent. L'accueil d'hier doit pousser certains à ébranler leurs certitudes. Ruberwa clôture ainsi sa campagne dans une ferveur populaire inattendue, sur les terres mêmes de Joseph Kabila, laissant bien des observateurs dans la stupéfaction.

Lancée à Kinshasa, capitale du pays, commencée dans les Kasaï; coeur du Congo, la campagne électorale d'Azarias Ruberwa se termine donc au Katanga, poumon économique de la RDC.

Arrivé à Lubumbashi autour de 16 heurs locales, Me Ruberwa est accueilli à l'aéroport international de la Loano par les cadres locaux de son parti, le RCD, le vice-ministre de la Coopération, mais aussi et surtout - suprême élégance - le gouverneur Maï Maï Kisula Ngoy. Après un bain de foule en dehors de l'aéroport même, un impressionnant cortège de plus de 300 véhicules s'ébranle dans les rues de Lubumbashi. Drapelets aux couleurs du RCD - bleu ciel frappé d'une colombe blanche - sont agités tout le long du cortège, pendant que sympathisants, passants et curieux acclament le président du RCD tout au long de son parcours.

Arrivé sur l'avenue Mzee Kabila, ex-Maréchal Mobutu, c'est l'apothéose. La population oblige Ruberwa à marcher à pieds, ce à quoi s'exécute le vice-président congolais, qui prend ainsi un bain de foule monstre sous les ovations du public. Clou de la manifestation : la place Moïse Tschombe, ex-de la Poste, centre-ville de Lubumbashi. Elle est noire de monde: c'est par milliers que les Lushois se sont donné rendez-vous ici pour écouter celui qui a obtenu ici son diplôme universitaire, avant d'y mener une carrière réussi au barreau local.

Il a ainsi commencé par les remercier pour avoir répondu aussi massivement à son appel sur cette place Moïse Tschombe.

Avant d'aborder le volet purement politique de son discours, qui trouve ici l'une de ses meilleures illustrations.

«Ma candidature se présente comme la réponse à ce paradoxe congolais. Nous avons souvent raté des rendez-vous avec l'histoire. En 1960, nos pères, les Lumumba, Kasa Vubu, Moïse Tchombe et bien d'autres, ont arraché l'indépendance. Nous pensions que tout allait, enfin, changer pour nous. Hélas, 46 ans après, le pays a reculé de plusieurs siècles, au point que beaucoup de Congolais souhaiteraient resataurer la colonisation.

En 1965, le général Mobutu est arrivé au pouvoir par un coup d'Etat.
Nombreux parmi nos parents avaient espéré que l'armée restaurera l'ordre et lancera le progrès. La suite a été une dictature prédatrice de 32 ans qui a détruit le pays.

En 1997, Mzee Kabila est arrivé avec l'AFDL, disant qu'il allait libérer le pays de la dictature de Mobutu, nous l'avons tous soutenu. Mais une fois au pouvoir, il a instauré, à son tour, une autre dictature.

Poursuivant sur sa lancée, Ruberwa a indiqué que le principal problème de la RDC est la mauvaise gouvernance de ses dirigeants.

Pour cela, a poursuivi, il ne faudrait pas porter son choix sur des mauvais dirigeants. Car, selon toujours Ruberwa, ces derniers sont corrompus, et ne peuvent donc punir d'autres responsables politiques corrompus comme eux.

L'homme a également insisté sur ses origines modestes, s'attirant des hourra de la foule.

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