30 juillet 2006

Lubumbashi, la ferveur d'un dépouillement à "graver dans l'histoire"

Source : Congoforum, Jeune Afrique, AFP
Date de survenance : 30 juillet 2006
Date de première publication sur Internet : 31 juillet 2006

Résumé :

A Lubumbashi, la ferveur d'un dépouillement à "graver dans l'histoire"

"L'an 2006, le 30e jour du mois de juillet"... dans un lycée du quartier populaire de Ruashi, à Lubumbashi (sud-est), débute le dépouillement des premières élections multipartites dans l'ex-Zaïre depuis plus de 40 ans.

Au milieu d'une salle de classe éclairée par deux ampoules nues, le président du bureau, Henri Mwanza, professeur d'histoire de 37 ans, fait la lecture du procès-verbal des opérations de vote, qui se sont déroulées sans incidents.

"Le bureau de vote a reçu la visite de neuf observateurs nationaux, 11 observateurs internationaux (...)".

Mis à part les bureaux et les bancs des élèves, sur lesquels sont assis observateurs et témoins des partis politiques, une quinzaine au total, tout est en carton: les quatre isoloirs, au fond de la classe, et les urnes, deux blanches pour les législatives, une orange pour la présidentielle.

Le décompte est studieux, appliqué, mais pas tendu.

Le dépouillement débute par le scrutin présidentiel, et le dépliage de grandes feuilles à rayures orange et blanche où figurent le nom, la photo et le numéro des 33 candidats à la magistrature suprême.

Dès les premiers bulletins, débute une impressionnante série, quasiment ininterrompue, en faveur de l'actuel chef de l'Etat, candidat à sa propre succession: "Numéro sept, Joseph Kabila". Rapidement, l'assesseur passe à une lecture abrégée : "Sept, Joseph".

Pour tenir compte d'un taux d'analphabétisme très élevé dans le pays, les électeurs avaient trois alternatives: faire une croix, un signe plus, ou apposer leur empreinte digitale.

"Bulletin très nul", annonce l'assesseur en présentant un bulletin traversé par un dessin abstrait. "Celui-ci n'est pas Congolais ?", interroge un témoin. "Il est Congolais, c'est sa façon d'exprimer son choix", répond l'assesseur dans les rires.

Informé d'une coupure de courant dans un quartier voisin, événement quasi-quotidien à Lubumbashi, le président demande à ce que les lampe-tempêtes à piles soient préparées par précaution.

Après trois heures de dépouillement, les résultats tombent: dans cette salle de classe, sur 455 suffrages exprimés, 343 se sont portés sur Joseph Kabila. Un seul sur Nzanga Mobutu, fils de l'ancien dictateur, qui a dirigé le pays pendant 32 ans.

Le dépouillement des législatives, avec des "bulletins de vote" de quatre pages, devait se poursuivre tard dans la nuit.

Juste avant la fermeture du bureau, à l'issue d'une journée "paisible mais fatigante", Henri Manwza avait exprimé sa fierté.

"C'est une étape très importante. Comme je disais aux autres, le travail que nous faisons restera gravé dans l'histoire. Jamais nous n'avons vécu de moment pareil au sein de notre pays, le pays où nous avons grandi".

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